CANNES EPISODE 5 : (NOT) HAPPY END
Et vous, c’est quoi votre palmarès ? Ah oui… Vous n’avez pas vu les films… Et vous avez d’autres choses à faire, vous qui êtes en weekend prolongé sous la canicule. Alors qu’à Cannes, ça bosse ininterrompu avec des températures presque dunkerquoises…
Ca y est, la compétition s’est refermée et Pedro et ses amigos vont enfin pouvoir tenir le Conseil de classe, voir qui passe et qui redouble et qui sait donner des félicitations en essayant d’éviter les Places académiques. Désolé, c’est la fin du festival…
Afin de préparer le palmarès attendu dimanche à 19h, voila donc la tendance qui se dégage dans la presse française et internationale. En effet, puisque le jury se mure dans un silence insolent à coup de “tout se passe bien”, de “Pedro est un super président” et même de “on voit de bons films et de moins bons” (non, sans blague?), il faut bien avancer.
A Cannes, le thermomètre est un baromètre. Celui des étoiles de la presse française publié dans Le Film Français et des internationaux dans Screen International. A coup d’étoiles et de bulles, la sélection est passée au portique de sécurité (ben oui, elle aussi, personne n’y échappe, on sait jamais). Et de tradition à Cannes, il faut savoir que la presse française adore souvent le grand film qui sera totalement absent du palmarès (remember Toni Erdmann l’année dernière) tandis que le rosé provençal semble réussir aux journalistes étrangers qui en ont dans le pif.
Si l’on s’en tient à la presse française, Robin Campillo devra acheter une valise supplémentaire pour y caser sa Palme d’Or. 120 battements par minute est le mieux noté avec 44 points. A l’international, c’est l’autre coup de coeur du Festival , Faute d’amour du russe Zvyagintsev (merci à toi Andrei, tu viens de faire exploser mon clavier Azerty) qui tient la corde.
Du coté des outsiders, The square de Ruben Oslund a la cote partout. Il est d’ailleurs le seul. Car après, on n’ l’impression de n’avoir pas vu le même film. Si Le redoutable de Michel Hazanavicius plait bien aux français, il se retrouve bon dernier à l’étranger. Ceux-là même qui intronisent le très poli Wonderstruck de Todd Haynes.
Bon, en même temps, ce ne sont que des avis de journalistes et je sais de quoi je parle, ayant participé à l’un de ces tableaux de chasse pendant de longues années. On essaie de donner son avis certes, mais exprimer un sentiment avec quelques étoiles, c’est forcément réducteur. Et personnel. Et puis, il y a aussi ceux qui notent de manière quasiment politique. Du Figaro frondeur qui se plait à détester les favoris à L’express cocardier qui a donné ses seules Palme d’Or aux trois films français en compétition. Ceux qui y verront autre chose qu’un avis personnel seront vraiment des mauvaises langues.
Ah, si encore une chose. Il y a un metteur en scène qui doit avoir mal digéré son bulletin trimestriel. Unanimement attendu cette année pour une troisième Palme d’Or, Michael Haneke s’est pris un vent de sable ahurissant, finissant bon dernier du tableau des étoiles de la presse française. Le titre du film ? Happy End. On compatit, Michael…
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